présentation

Je développe un travail qui évoque le corps dans
un espace et la contradiction entre ces deux
éléments.
C’est un travail de l’image, en image et avec
l’image. Une image qui montre un jeu grotesque.

Mes vidéos et photos sont le témoin de
chorégraphies
burlesques
, nées de gestes et
situations quotidiennes, que je remets en scène
dans un contexte neutre/commun.
Que ce soit le dispositif de mise en scène, les
conditions de tournage, ou même la simple
présence de la camera face au sujet, la figure
de la contrainte
revient dans chacune de mes
pièces : si c’est le corps qui m’intéresse, il faut
jouer avec les règles auxquelles il est soumis
(taille, poids, gravité, verticalité, articulations,
motricité, …).

S’agissant de ma demarche de travail, elle-même
s’apparente au mouvement et déplacement du
corps, « Marcher devient le moyen privilégié
pour écouter le monde, y prêter attention, parce
que se déplacer est aussi une façon de se mettre
à entendre. » 1 « Ce qui commence alors a se
défaire, c’est la notion de l’atelier entendu comme
lieu central de production à partir duquel l’art est
acheminé vers d’autres centres — [...] L’artiste, et
pas seulement le performer, devient un individu
par essence mobile don’t les peregrinations
fondent, ou du moins influencent fortement, les
réalisations» 2

Dans un autre temps, les questions d’espace, de
diffusion et de rapport au spectateur sont
très importantes pour moi, je considère le travail
d’installation comme des pièces a part entières
pour lesquelles mes travaux vidéo deviennent un
prétexte, une bibliothèque d’images disponibles
pour être diffusées.

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1 Thierry Davila, Marcher, Créer, Regards, Paris 2002, p. 16.
2 Jean-Pierre Criqui, « Like a Rolling Stone : Gabriel Orozco », Un trou dans la vie, Desck
lée de Brouwer, Paris 2002, p. 184.